Les planteurs de cacao camerounais connaissent depuis une quinzaine d’années une situation favorable à leur activité. En effet, après 10 ans de crise –faisant suite à l’effondrement des prix mondiaux du cacao– les années 2000 sonnent le début d’un renouveau grâce à des prix en nette hausse. Les surfaces cacaoyères et la production des fèves de cacao ont ainsi connu une forte augmentation au niveau national. Ce mémoire présente les résultats d’une étude commanditée dans le cadre du projet FORECAST, cherchant à analyser et évaluer les systèmes agroforestiers complexes. L’étude a été réalisée dans un petit village du Centre Cameroun, dénommé Abod Mveng, situé dans l’arrondissement de Ngomedzap et où la cacaoculture est présente depuis une centaine d’années. Notre objectif est ici d’évaluer les impacts de la remontée des prix du cacao sur les systèmes cacaoyers d’Abod Mveng. Une démarche scientifique a été fondée sur l’analyse et la comparaison de ces systèmes cacaoyers, en y intégrant une dimension dynamique temporelle. Différentes échelles d’observation ont également permis de mieux appréhender la réalité de la zone. A l’issue de ce travail, il a été révélé que les planteurs ont su augmenter leur production cacaoyère depuis les années 2000. La réhabilitation des anciennes cacaoyères familiales, majoritaires à Abod Mveng, a été la principale cause de cette augmentation de production. La création de nouvelles cacaoyères a également été constatée dans la zone. Toutefois, ces nouvelles créations semblent limitées par un espace de plus en plus restreint et revendiqué par chacun. Enfin, l’émergence de grandes plantations capitalistes, impulsée par le gouvernement camerounais, semble difficilement envisageable dans la zone d’étude.